Mairie de Soues

C.C.A.S.

Salies-de-Béarn

 

 

 

ESCAPADE A SALIES-DE-BÉARN

 

 

 

C’est à nouveau sous la pluie que les Souessois se sont installés dans le car bleu de Sébastien pour aller se balader à Salies-de-Béarn ce jeudi 26 novembre.

En effet, à la demande du C.C.A.S de la Commune, la société Espiau avait concocté une escapade culturelle et salée.

Partant à 8h nous sommes arrivés à Salies-de-Béarn pile pour rencontrer sous la pluie notre guide, Béatrice, laquelle nous proposa un plan B, pour éviter que nos permanentes se défrisent …

En car donc, nous nous dirigeâmes vers le casino, où dans une salle boisée notre guide nous conta l’histoire de ce bâtiment.

Cet établissement fut construit en 1893 par l’architecte Pierre Saint -Gilly pour le compte de Gabriel Graner. Il fût édifié alors que la ville était en plein essor du thermalisme. Cet hôtel d’inspiration belle époque a des galeries à l’italienne en bois, et des coursives. Il fallait à l’époque se faire voir et surtout être vu. La clientèle pour la plupart d’Europe était là pour passer du bon temps et profiter des eaux. Le plafond était une verrière du type Eiffel culminant à 27 mètres de hauteur.

A l’abri dans ce cocon notre mentor nous expliqua que les sols des Pyrénées étaient remplis de sel puisque dans un temps fort lointain la mer ou l’océan recouvrait nos terres. Ce sel est dix fois plus salé que le sel de mer.

Les origines de la cité remontent en réalité à l’Age de Bronze (-1 500 avant J-C), époque à laquelle le sel de Salies-de-Béarn était déjà extrait par évaporation de l’eau salée dans des pots en céramique découverts lors de fouilles archéologiques.

 

La distribution de l’eau salée a joué un rôle déterminant dans la vie des Salisiens.

 

L’architecture de la ville, est une configuration dite « en escargot » à partir du lieu de l’actuelle Place du Bayaà : source d’origine.

 

Dans ce bassin à ciel ouvert, l’eau était puisée selon un rituel très réglementé.

À certaines heures de la journée, les « tiradous » (porteurs) s’emparaient des « sameaux » (cuves) et couraient à travers la cité pour déverser le contenu d’eau salée dans les « coulédés » (auges de pierre) qui se trouvaient devant les maisons des fabricants de sel. Les habitants qui se trouvaient autour de cette piscine se nommaient les voisins. Les maisons étaient sur pilotis.

 

En 1587, l’exploitation de la Fontaine salée est attribuée à une corporation regroupant des représentants de toutes les familles installées à Salies : les part-prenants. Elle est réglementée dans le « livre noir » qui garde la transcription des délibérations des jurats de la Fontaine salée, régissant la vie et le tirage de l’eau salée.

 

En 1840, une Loi sur le Sel, oblige les exploitations de sel à produire un minimum de 500 000 kg par an. La fabrication du sel est alors uniquement réalisée dans un seul site. Il s’agit de la naissance des salines de Salies-de-Béarn.

 

En 1865 la place Bayaà recouvre la source salée, ce bassin souterrain est appelé « crypte ». Elle a été aménagée par souci d’hygiène et pour protéger la source salée.

 

Aujourd’hui, le sel occupe toujours une place centrale au sein de la vie socioculturelle de la ville de Salies-de-Béarn et de ses environs.

De nos jours, le commerce du sel s’est doublé d’une vocation thermale et touristique grandissante.

Après toute cette explication c’est à pied que nous sommes allés sur la place en face des thermes où notre guide encore une fois nous a raconté la vie de Salies. Lorsque les premiers curistes sont arrivés, des personnes habituées au luxe se sont retrouvées dans des maisons qui n’étaient pas faites pour eux. Ils venaient prendre les eaux.

L’établissement thermal ouvre ses portes en 1857, prisé dans un premier temps par les dames en mal d’enfants, puis par les grands d’Espagne et leur cour, ducs, duchesses…Imaginez la famille Eiffel, Marcel Proust, Francis Scott Fitzgerald et sa femme Zelda déambuler dans les ruelles.

 

La Cité du Sel offre une nouvelle image avec de très beaux hôtels attirant l’élite parisienne, un casino de type oriental, un jardin public avec kiosque à musique et grands séquoias, une gare et des centaines de voyageurs sur ses quais chaque jour… Nous serions restés à écouter mais les caves de jurançon Belloc nous attendaient.

 

En petit groupe nous sommes partis vers le casino pour retrouver le car qui nous attendait et direction Belloc à quelques kilomètres. Dégustation prévue et attendue après quelques infos sur les cépages. Pour l’assemblage des vins en rouges et rosés, le tannât est le cépage par excellence du Béarn de Belloc, car le microclimat d’automne est assez chaud pour permettre sa maturation complète. Il peut être associé aux cabernets francs et sauvignon. Les AOC Béarn-Bellocq blancs ont pour spécificité le maintien dans l’encépagement d’un cépage endémique, le raffiat de Moncade, parfois vinifié seul.  

Le cépage tannât révèle des vins rouges puissants et charpentés, adoucis par le côté fruité et souple des cabernets francs et sauvignon (d’autant plus perceptible dans les rosés). En blanc, le raffiat de Moncade apporte au vin parfumé des arômes délicats de pierre à fusil. L’AOC Béarn-Bellocq, reconnu en 1991, est issu de l’AOC Béarn, et désigne 90 ha de vignes implantées spécifiquement au cœur du Béarnais, à l'ouest de Pau, dans le Sud-Ouest, aux pieds des Pyrénées.

 

La mention communale, obtenue en 1975, peut être rajoutée pour les vins produits sur quatre communes : Bellocq, Orthez, Lahontan et Salies de Béarn. Le Béarn renvoie au nom Bénéharnais, ancien peuple qui occupait la région sous l'Antiquité. Le vignoble a été popularisé par les pèlerins qui se rendaient ou revenaient du pèlerinage de Compostelle. La production de toute l'appellation Béarn s'élève à 9 513 hl/an. 

 

Les explications furent suivies d’une dégustation de trois vins, un rosé, un rouge, un blanc, suivit le moment d’acheter ou pas, et surtout le moment du repas.

 

Le Lodge du Béarn, restaurant bien sympathique nous a servi un bon repas qui nous a permis de nous réchauffer, tout cela avant de prendre le petit train qui nous a permis de déambuler dans les rues de Salies-de-Béarn. C’est là que dame Béatrice nous a parlé de la légende du sanglier. En effet il est dit que c’est lors d’une chasse au moyen-âge (peut-être Gaston Phébus), qu’un sanglier blessé à été découvert mort, et recouvert de copeaux de sel. C’est à ce moment-là, que le sel le plus salé est devenu l’histoire de Salies.

Le sanglier aurait dit « si je n’y étais pas mort, personne n’y vivrait ». Ceci est gravé sur la fontaine du sanglier ce qui est devenu la devise de Salies-De-Béarn.

 

Ensuite nous sommes partis vers Les Salaisons à côté des Salines, l’explication des salines se fit sous une pluie torrentielle à croire que le ciel du Béarn voulait nous déverser toute cette eau pour nous rajeunir.   

Aujourd’hui seules les Salines de Salies-de-Béarn utilisent encore la technique des poêles à sel à ciel ouvert. Elles ont fait le choix de conserver cette ancienne technique d’obtention originelle, très respectueuse.

Le sel est exploité à usage alimentaire (exclusivité salaison du jambon de Bayonne) et à usage thermal. On y produit environ 2000 tonnes de sel par an.

L’heure du retour sonna, Sébastien nous ouvrit son joli car et le retour vers Soues se fit bien entendu sous la pluie.